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Daniel Estulin, La véritable histoire des Bilderbergers, Éd. Terre nouvelle, Canada, 2008, 383 p.

Véritable somme inédite sur un sujet encore tabou il y a peu de temps. C'est un travail d'enquêtes minutieuses aussi tatillon que celui de l'inspecteur Colombo, aussi sérieux que celui d'un historien professionnel. C'est aussi une grande première sur ce thème. L'ouvrage paru d'abord aux État-Unis en 2007 sous le titre de The True Story of the Bilderberg Group, est déjà traduit en 42 langues d'après l'édition en langue française en 2009 au Canada (tiens, tiens, où sont passées les éditions françaises?).
L'auteur donne ici la photographie, décrit le fonctionnement du groupe Bilderberg, et aligne son ordre du jour abordé en réunion annuelle. Ce groupe, formé en 1954, le plus puissant (bien plus que les G7 ou G8 ou G20 par exemple), le plus discret qu'on connaît depuis la fin de la dernière guerre mondiale, et dont les médias se sont gardés de parler, se retrouve chaque année dans un pays différent pour discuter en toute liberté des grandes affaires du monde, autrement dit les choses qui nous regardent tous; "y assistent les présidents du FMI, de la Banque mondiale et autres Réserves fédérales, ainsi que les directeurs des 100 sociétés les plus puissantes du monde, parmi lesquelles Daimler Chrysler, Coca-Cola, British Petroleum (BP), la Chase Manhattan Bank, American Express, Goldman Sachs et Microsoft, de même que les vices- Présidents américains, les directeurs de la CIA et du FBI, les Secrétaires généraux de l'OTAN, certains sénateurs et membres du congrès américains, Premiers ministres européens et autres dirigeants de partis d'opposition, ainsi enfin, que les prestigieux rédacteurs en chef et directeurs généraux des principaux journaux de la planète." (p. 18)
À la lecture de cet ouvrage écrit par ailleurs avec un bon esprit, on comprend ainsi pourquoi les médias de masse n'ont pas parlé de Bilderberg. Pour rester dans le domaine des médias, un seul exemple. Richard Salant, ancien directeur de CBS News a déclaré : "Notre métier n'est pas de donner aux gens ce qu'ils veulent, mais ce que nous décidons qu'ils doivent avoir." C'est clair et en toutes lettres, voilà c'est dit ! On comprend aussi pourquoi le changement de présidents aux États-Unis n'a que peu d'effets réels sur les événements d'ordre mondial au grand dam de ceux qui espèrent tout de Obama.
L'auteur confirme, car Webster Tarpley l'a déjà évoqué sans donner de nom dans son ouvrage consacré aux attentats / coup d'État du 11 septembre : " La terreur fabriquée. Made in USA", que c'était bien Henry Kissinger qui est venu en personne menacer Aldo Moro, parce que celui-ci voulait faire entrer des communistes dans son gouvernement, avant son élimination physique attribuée aux Brigades rouges dont certains membres connaissaient "l'implication à très haut niveau des États-Unis dans le complot visant à assassiner Moro". Une anecdote concernant Kissinger, l'omniprésent et l'omnipotent de la politique étrangère états-unienne depuis les années 1960, qui a déclaré au président du Canada : "Jimmy Carter n'est pas le Président des États-Unis, c'est la Commission trilatérale qui est le Président des États-Unis ; et le représentant de la Commission trilatérale, c'est moi." (p. 194)
Tout est pensé, on ne laisse rien au hasard. Le Japon, puissance économique de premier plan, ne fait pas partie de ce groupe constitué uniquement de représentants des pays d'Amérique du Nord et d'Europe occidentale, c'est-à-dire des Blancs, auraient dit les Amérindiens, mais se retrouve dans un autre groupe : la Commission trilatérale Asie-Pacifique.
On ne mélange pas les fourchettes et les baguettes, voyons !
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