Textes et documents

Textes et documents




Quelques lectures suggérées

Quelques lectures suggérées





trait

  • Jean-Éric Blanrue, Sarkozy, Israël et les Juifs, Marco Pietteur, Éditeur, Embourg (Belgique), 2009, 205 p.


  • Le livre qui n'a pas trouvé d'éditeurs en France, pays de la liberté, pays démocratique dit-on en toute occasion ! Et quand l'ouvrage est paru en Belgique grâce à un éditeur qui n'a pas froid aux yeux, aucune enseigne n'a osé le distribuer en France. Finalement le Réseau Voltaire a décidé de le faire, mais compte tenu de ses moyens limités en infrastructures, on ne peut le commander qu'en ligne. À notre connaisance l'ouvrage n'est distribué que par deux adresses :
    Voici un extrait de l'entretien de l'auteur avec la journaliste suisse Silvia Cattori :


    Silvia Cattori : Votre livre « Sarkozy, Israël et les juifs » permet de comprendre en quoi les liens tissés entre Nicolas Sarkozy et les différents réseaux sionistes en France, et dans le monde, sont dangereux pour la souveraineté nationale. Liens qui ramènent évidemment à l’État juif d’Israël : le cœur du problème. Quel évènement précis vous a-t-il conduit à écrire ce livre en toute hâte ?

    Paul-Éric Blanrue : Ce qui m’a fait réagir c’est quand, après le carnage de l’armée israélienne à Gaza, la France de Sarkozy a envoyé la frégate Germinal [1] pour empêcher le transfert d’armes aux Palestiniens assiégés. Cette nouvelle m’a fait bondir parce que c’était un acte politique très clair de la part de la France en faveur d’Israël. C’était un acte d’autant plus grave, à mon sens, que les États-Unis n’y avaient pas pris part.
    [...]
    Silvia Cattori : Vous dites « les juifs » comme s’il s’agissait d’une ethnie, comme s’il s’agissait d’un peuple, alors qu’il s’agit d’une religion. Alors, pourquoi ne pas dire « les gens de confession juive » ? Paul-Éric Blanrue : Je suis entièrement d’accord avec vous. « Juif », c’est d’abord et avant tout une religion. Par le fait du sionisme certains, comme Moses Hess ou Theodor Herzl ont commencé à parler de peuple, d’ethnie ou de race juive. Evidemment c’est une aberration totale. Shlomo Sand l’a très bien montré [8] ; il y a eu une fabrication qui est totalement désastreuse parce qu’elle confond deux choses : une religion millénaire et une idéologie politique destinée à la doubler, voire à la remplacer, ce qu’ont fort bien compris certains rabbins qui se sont opposés au sionisme dès l’origine.

    Silvia Cattori : Cette confusion ne sert-elle pas un objectif idéologique bien précis ?

    Paul-Éric Blanrue : Oui, l’objectif est très clair. D’abord je dirais que l’objectif principal du CRIF, aujourd’hui, c’est de jouer sur ce terme « juif », sur l’assimilation entre peuple et religion. Je pense ici en particulier à la campagne qu’ils mènent en ce moment pour faire passer la loi appelée « Loi Martin Luther King ». Cette loi, qui est en gestation, vise à assimiler légalement l’antisionisme à l’antisémitisme. Si cette loi passe, cela veut dire qu’en France, l’antisionisme sera considéré comme un délit. Critiquer Israël pourra vous conduire en prison. C’est très grave. C’est l’Union des patrons juifs de France (UPJF), qui soutient ce projet de loi transmis à tous les députés français. C’est le plus fort syndicat sioniste de France - je dis fort dans tous les sens du terme. L’UPJF a élu Sarkozy l’« homme politique de l’année » en 2006, un an avant la présidentielle.
    [...]
    Silvia Cattori : Ce n’est donc pas la tendance gauche ou droite qui prime, mais le fait que tel politicien est clairement identifié comme sioniste ? Paul-Éric Blanrue : Exactement. Les réseaux pro-israéliens ont misé sur Sarkozy depuis très longtemps mais ils n’ont pas mis tous les œufs dans le même panier. Ils ont leurs poissons pilotes dans tous les partis : Strauss-Kahn et Sarkozy, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. C’est la raison pour laquelle Sarkozy, aujourd’hui « roi des sionistes », arrive à débaucher des socialistes ou des centristes. La grille de lecture du gouvernement, c’est qu’il est sioniste et que la plupart les gens qu’il nomme, y compris dernièrement Frédéric Mitterrand, sont des amis décomplexés d’Israël.

    Silvia Cattori : L’accord militaire signé entre la France et l’Émirat d’Abu Dhabi, lors de l’inauguration par Sarkozy d’une base militaire, n’a-t-il pas placé la France aux avant-postes d’un éventuel conflit avec l’Iran ?

    Paul-Éric Blanrue : C’est exactement le sujet de mon livre. Sarkozy met la pression sur l’Iran, parce que c’est un pays qui, sur le plan géostratégique, n’est pas contrôlé par les États-Unis. Jointe à ces raisons il y a la question métaphysico-politique d’Israël qui, lui, a ses propres intérêts. Je crois que Sarkozy est devenu plus pro-israélien que pro-américain. Il veut devenir le nouveau Bush.
    Sarkozy nous entraîne dans une course effrénée vers la guerre.
    J’aimerais maintenant que les questions graves que je soulève dans « Sarkozy, Israël et les Juifs » soient mises sur la table, que l’on puisse en discuter avec les responsables politiques. Et que l’on nous explique où nous allons maintenant que la France soutient Israël ! Rappelez-vous Kouchner qui avait proclamé en 2007 que l’alternative « c’est la guerre ».

    Israël et ses amis sont persuadés que la guerre leur permet d’exister. Ils ne peuvent pas exister sans cela. S’ils ne bougent pas, ils se dégradent, ils se liquéfient. Ils sont obligés d’être toujours à l’attaque. S’ils sont dans la moindre position défensive pour Israël, ils sont perdants. Ils doivent attaquer en permanence. C’est pour cela qu’ils perdront.
    L'entretien en entier est paru sur ce site : htttp://www.mondialisation.ca et sur le site de Silvia Cattori

    Le compte rendu fait par Alain Gresh sur son blog mérite aussi le détour car Alain Gresh ne se contente pas de faire un simple compte rendu mais il prolonge la question en la discutant. Voici le lien : http://blog.mondediplo.net/
    Haut de page

    Sommaire de la rubrique
    suite