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Quelques lectures suggérées

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Norman G. Finkelstein, L'industrie de l'Holocauste. Réflexions sur l'exploitation de la souffrance des Juifs, La fabrique Éditions, Paris, 2001, 157 p.

Un livre qui fâche ! Qui a osé écrire un livre pareil sans subir la foudre des sionistes maniant la bannière des défenseurs de la démocratie et de la liberté d'expression quand cela les arrange ?
L'auteur est un professeur d'université à New York et à Chicago, dont les parents ont connu le ghetto de Varsovie et étaient des rescapés des camps nazi. Il sait donc de quoi il parle. Après la publication de son ouvrage aux États-Unis, il a été contraint de quitter son poste, un arrangement a pu être trouvé mais désormais il ne peut plus donner des cours à l'université. Lors d'une tournée au Moyen-Orient il a été déclaré persona non grata "après avoir subi un interrogatoire de plusieurs heures et avoir été sequestré dans une cellule de l’aéroport pendant 24 heures". Son éditeur de la version française, La Fabrique, a été lui, poursuivi en justice et "s'est quasiment excusé de l'avoir publié" [Interview de Norman Finkelstein faite par le CAPJPO-Europe-Palestine, publié sur le site http://www.geostrategie.com/ le 5 octobre 2007 et qui n'y figure plus au moment de la rédaction de ce papier - juillet 2009]. Tout commentaire est superflu étant donné la gravité du sujet. Laissons la parole à l'auteur lui-même.

Une bonne part de la littérature sur la solution finale ne fait que reprendre les dogmes de l'Holocauste et n'a donc aucune valeur scientifique. Le domaine des études sur l'Holocauste est plein d'absurdités, sinon de véritables escroqueries intellectuelles. Le milieu culturel qui est à l'origine de cette littérature est particulièrement révélateur.
La première grande supercherie dans ce domaine fut L'Oiseau bariolé, de l'émigré polonais Jerzy Kosinski [1]. Ce livre a été "écrit en anglais", expliquait Kosinski pour "pouvoir m'exprimer sans la passion, sans ces connotations émotionnelles qu'on a toujours en écrivant dans sa langue maternelle". En réalité, toutes les parties du livre qu'il a vraiment rédigées - question d'ailleurs non éclaircie - ont été écrites en polonais. Le Livre était supposé être un récit autobiographique de Kosinski, racontant comment il avait erré, pauvre enfant solitaire, à travers la campagne polonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. En réalité, Kosinski a vécu avec ses parents pendant toute la guerre. Le thème du livre tourne autour des tortures sexuelles sadiques auxquelles se livraient les paysans polonais. Ceux qui avaient lu le livre avant la publication l'avaient critiqué comme étant "une pornographie de la violence", "le produit d'un esprit obsédé par la violence sadomasochiste". En réalité, Kosinski a imaginé presque tous les épisodes pathologiques qu'il raconte. Les paysans polonais avec lesquels il vit sont décrits comme violemment antisémites. "Cognez sur les Juifs, hurlent-ils, tapez sur ces salauds." En réalité, la famille Kosinski fut hébergée par des paysans polonais qui savaient parfaitement qu'il s'agissait de Juifs et qui étaient conscients du risque qu'ils encouraient s'ils étaient pris.
Dans le New York Times Book Review, Wiesel salua le livre comme l'"une des meilleures" mises en accusation du nazisme, "écrit avec une profonde sincérité et sensibilité". (p. 56-57)
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À l'origine, l'expression "survivants de l'Holocauste" désignait ceux qui avaient subi le terrible traumatisme du ghetto puis du camp. On estime à 100.000 le nombre de ces survivants à la fin de la guerre [2]. Aujourd'hui leur nombre ne peut guère dépasser le quart de ce chiffre. (...) Après la guerre, le gouvernement allemand a versé des indemnités aux Juifs des ghettos et des camps. Beaucoup de Juifs se sont fabriqué un passé juif qui leur donne droit à figurer sur les listes des réparations [3] "Si tous ceux qui se prétendent survivants le sont réellement - se demandait souvent ma mère - on se demande qui Hitler a bien pu tuer." (...)
Ces dernières années, l'expression "survivants" de l'Holocauste" a été redéfinie pour désigner non seulement ceux qui ont souffert dans les camps mais aussi ceux qui sont parvenus à s'en échapper. (...) Sur un site web, un participant affirmait être un survivant de l'Holocauste bien qu'il ait passé la guerre à Tel Aviv, parce que sa grand-mère était morte à Auschwitz. (...) Le bureau du Premier ministre israélien a récemment livré un chiffre de près d'un million de survivants de l'Holocauste. Le principe de cette inflation est simple : il n'est pas facile de faire valoir de nouvelles demandes de réparations massives si les survivants ne sont qu'une poignée. Les principaux complices de Wilkomirski [auteur de Fragments. Une enfance 1939-1948, traduction française Lea Marcou, Paris, Calmann Levy, 1997, autre production littéraire dont l'histoire s'est révélée complètment fausse] étaient liés à divers degrés aux réseaux des réparations. Son amie d'enfance d'Auschwitz, "la petite Laura", touchait de l'argent d'un fonds suisse pour l'Holocauste, bien que née en Amérique, elle soit une adepte de cultes sataniques. (...) La question des réparations est un moyen unique pour comprendre le fonctionnement de l'industrie de l'Holocauste. (...) Pour indemniser les victimes, le gouvernement allemand avait signé trois accords en 1952. (...) Cette Claims Conference était chargée de répartir l'argent - 10 millions de dollars par an pendant douze ans, soit environs un milliard de dollars en valeur actuelle - entre les victimes juives des persécutions nazies qui s'étaient égarées dans les méandres du processus des réparations [4]. Ma mère en faisait partie. Survivante du ghetto de Varsovie, du camp de concentration de Maidanek et des camps de travail concentrationnaires de Czestochowa et de Skarszysko-Kamiena, elle n'avait touché que 3500 dollars d'indemnités du gouvernement allemand. D'autres victimes juives (sans compter certaines personnes qui n'étaient pas des victimes) perçurent des pensions à vie pouvant atteindre pour finir des centaines de milliers de dollars. (pp. 79-83)
(...)
Dans une pleine page de publicité parue dans le New York Times, des lumières de l'industrie de l'Holocauste comme Élie Wiesel, le rabin Marvin Hier et Steven Katz, condamnaient "la négation de l'Holocauste par la Syrie". Le texte s'en prenait à l'éditorial d'un organe officiel du gouvernement syrien, qui affirmait qu'Israël "inventait des histoires sur l'Holocauste" pour "toucher davantage d'argent de l'Allemagne et de diverses institutions occidentales". Malheureusement, cette accusation syrienne était fondée. L'aspect ironique, que ni le gouvernement syrien ni les signataires de la publicité n'ont relevé, c'est que ces histoires, ces centaines de milliers de survivants équivalent à une forme de négation de l'Holocauste.
L'extorsion aux dépens de la Suisse et de l'Allemagne n'était qu'un prélude : le grand final allait porter sur l'Europe de l'Est. Avec l'écroulement du bloc soviétique, d'intéressantes perspectives s'ouvraient dans ce qui avait été le coeur du judaïsme européen. Brandissant avec componction l'étendard des "victimes de l'Holocauste dans le besoin" l'industrie de l'Holocauste entreprit d'extorquer des milliards de dollars à ces pays déjà ruinés. Travaillant à ces objectifs avec une brutale désinvolture, elle est devenue le grand agent du renouveau de l'antisémitisme en Europe.
L'industrie de l'Holocauste s'établit comme le seul ayant droit légitime pour tous les biens des communautés et des individus disparus dans l'Holocauste nazi. Edgar Brofman affirma devant le House Banking Committee qu'"un accord a été passé avec le gouvernement israélien, selon lequel les biens sans héritiers devaient échoir à la World Jewish Restitution Organisation". Avec ce "mandat", l'industrie de l'Holocauste mit en demeure les pays de l'ancien bloc soviétique de lui remettre toutes les propriétés que possédaient les Juifs avant la guerre, ou de fournir des compensations financières. À la différence de ce qui s'était passé pour la Suisse et l'Allemagne, ces demandes furent faites sans publicité. (pp. 126,127,128).

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Notes :
[1] Jerzy Kosinski, The Painted Bird, New York, 1965. [traduction française de Maurice Pons, L'Oiseau bariolé, Paris, Flammarion, 1966.
[2] Henry Friedlander, "Darkness and Dawn in 1945 : The Nazis, the Allies, and the Survivors", in US Holocaust Memorial Museum, 1945 - the year of Liberation, Washington, 1995, pp. 11-35.
[3] Voir par exemple Tom Segev, The seventh Million, New York 1993, [ traduction française par Eglal Errera, Le septième million : les Israéliens et le génocide, Paris, Liana Levi, 1993]
[4] Pour le contexte, voir en particulier Nama Sagi, German Reparations, New York, 1986, et Roanld W. Zwieg, German Reparations and the Jewish World, Boulder, 1987. Ces deux ouvrages sont des histoires officielles publiées sous l'égide de la Claims conférence.
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