Comptes rendus divers

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EuroViet III, Amsterdam, 2-4 juillet 1997

La Lettre de l'Afrase, n° 43, novembre 1997



EUROVIET III, Amsterdam 2-4 juillet 1997


Après Copenhague en 1993 et Aix-en-Provence en 1995, vint cette année le tour d'Amsterdam, qui organisait du 2 au 4 juillet la troisième édition du colloque biennal EUROVIET. Outre le concours de l'IIAS (International Institute for Asian Studies), et du CASA (Center for Asian Studies Amterdam), l'Université d'Amsterdam qui accueillait cette rencontre a bénéficié pour réaliser cette tâche des dons du ministère allemand des Affaires étrangères, de l'Académie royale néerlandaise des Sciences, du Comité national pour la Coopération internationale et le Développement soutenable (NCOD), et de la Fondation Ford.

A la fin de la première journée, les congressistes étaient invités à une réception d'honneur offerte par la mairie de la ville dans les locaux du Musée d'histoire d'Amsterdam, et le lendemain de la clôture, une visite touristique était au programme. La pré-conférence s'est ouverte la veille -1er juillet-à l'Académie royale néerlandaise des Arts et des Sciences, sur la communication du professeur Kerkvliet de l'Université nationale d'Australie, intitulée Les luttes agraires et les régimes fonciers aux Philippines et au Vietnam durant le vingtième siècle, en guise d'introduction au colloque qui cette année avait pour thème La société vietnamienne en transition : permanences ou changements ? Entre 150 et 200 personnes ont participé aux travaux, répartis en ateliers qui comptaient au total environ 150 communications. Quinze domaines ont fait l'objet des discussions, allant de l'histoire à l'économie, de la religion à la littérature en passant par les transformations rurales, l'urbanisation, l'environnement, l'éducation, la femme, le travail, la santé, les relations internationales, etc. Il était donc impossible de suivre tous les ateliers dans ce laps de temps restreint. On constate par ailleurs que le champ politique n'a pas été retenu, alors qu'il figurait bien dans le projet annoncé au départ.

Si les invités vietnamiens étaient nombreux - presque une trentaine - à participer à cette rencontre à dimension européenne voire internationale, on note d'une part la présence de leurs compatriotes résidant aux Etats-Unis, et d'autre part celle des chercheurs venant d'Australie, de Russie ou du Japon. La nouvelle génération déjà remarquée à Aix lors du dernier colloque, se confirme et se renforce par le nombre de participants, dont beaucoup pratiquent la langue du pays étudié. Signalons au passage qu'à l'atelier " Religions et renouveau religieux ", les Vietnamiens du Vietnam se sont sentis frustrés par le fait que la langue vietnamienne n'avait pas été retenue comme langue officielle pour les communications, d'où une tentative de révolution linguistique, suivie d'un incident regrettable dû à un malentendu au sujet du rôle des catholiques dans les années 40 au Vietnam. Le professeur Nguyên Duc Nghinh du Département d'histoire de l'Ecole normale supérieure de Hanoi a pu dire sous forme de boutade qu'au Vietnam la religion est encore un sujet explosif. A propos des langues de recherche, le français dans ce colloque faisait figure de marginal, bien que retenu avec l'anglais comme langue officielle pour les communications. La non-maîtrise de l'anglais chez les francophones, et inversement, n'a pas permis à tout le monde de participer pleinement aux discussions.

Comme chaque manifestation a sa vedette, EUROVIET III avait la sienne en la personne de David G. Marr, accueilli en séance plénière, la seule avec celle du discours inaugural du premier jour. L'auteur de Vietnam 1945. The quest of power était unanimement salué par les discutants et l'auditoire qui lui manifestaient leur estime. Estime pour la méthode et la façon de poser la problématique. Estime aussi pour la quantité phénoménale de faits rapportés dans cet ouvrage qui fourmille par ailleurs de précisions et d'inédits.

Si l'organisation de ce colloque a été une réussite, le cadre sympathique de l'Université d'Amsterdam dans le vieux quartier et la ville elle-même si reposante y contribuant, sans parler du rôle décisif de John Kleinen et de son équipe, on peut toutefois regretter certains détails d'ordre organisationnel. Les salles prévues pour des ateliers étaient trop exiguës, surtout le premier jour, pour le nombre de participants, ce qui a privé pas mal d'auditeurs de suivre les travaux. D'un autre côté tout un travail en amont était bien assuré. Chacun, en s'inscrivant à l'arrivée, se voyait remettre un sac à l'insigne d'EUROVIET, contenant entre autres un fascicule de tous les résumés des communications, avec index et coordonnées des participants. Certains ont regretté de ne pas avoir la totalité des communications comme à Aix, car le communicant n'avait ici à sa disposition que les seuls textes de l'atelier auquel il participait, pour le reste c 'était selon. Mais c'est un choix d'organisation. Avant de se quitter, les organisateurs des trois colloques EUROVIET - Irène N0rlund, Stein Tonnesson, Philippe Le Pailler, John Kleinen et son assistant - se sont retrouvés à la tribune pour remercier les participants et fixer le lieu pour la quatrième édition : ce sera Berlin, en 1999. On apprend à cette occasion que le Vietnam organisera la première conférence internationale de vietnamologie l'année prochaine à Hanoi, du 21 au 24 juillet. Les participants devront s'acquitter d'un droit d'inscription de 400 dollars donnant accès au colloque et aux repas - qui devront être très impériaux. A ce tarif, on se demande si ce sont les repas ou le colloque qui coûtent si cher. En tout cas le Vietnam est un pays pauvre et les Vietnamiens ont beaucoup d'imagination. Avis aux amateurs.

Contact :

- Phan Huy Le, tel : 84 48 26 37 35 - Fax : 84 48 24 03 45 - E-mail : le@ssc.ac.vn
- Nguyên Xuân Thu, tel : 84 48 24 83 71 - Fax : 84 48 43 32 24 - E-mail : rmitvn@netnam.org.vn

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