Échos d'un autre monde
Échos d'un autre monde
Voici quelques tentatives et expériences plus vraies que vraies.
C'est bien maigre, pourrait-on dire, mais
les petits poissons ne font-ils pas les grandes rivières ?
Cette page est réservée aux expériences provenant des quatre coins du monde, expériences qui résultent non pas
du monde de tous les jours, soumis à la marchandisation, à la cupidité, à la compétition aveugle, et dans lequel
le pouvoir est un instrument de domination, mais qui nous parviennent d'un autre monde, le monde à construire pour
certains (et peut-être à retrouver pour d'autres), où l'être humain n'est pas défini par une suite de chiffres, par son
pouvoir d'achat, par le nombre de ses fonctions sociales et de ses décorations, mais par ses qualités humaines,
ses soucis envers l'autre, son inventivité, sa richesse d'esprit, ses sensibilités devant la vie qui peut le faire rire
ou pleurer, sa prise en compte de son environnement, végétal, animal et naturel. Bref nous essayons de
relayer ici les réalisations ou les recherches alternatives à notre monde corrompu qui a perdu ses repères.
Nous sommes dans un monde où les poètes commencent à disparaître peu à peu comme les moineaux et les
hirondelles, les martinets dans les villes et à la campagne, où la poésie a moins de valeur que les hamburgers,
où aucune personnalité n'a l'autorité de s'ériger au-dessus de la mêlée pour prévenir les errements,
où aucune personne n'a la confiance des autres pour pouvoir prendre le gouvernail du bateau-monde,
où l'esprit collectif et de solidarité a été mis à mal par l'individualisme éhonté, où les vieilles personnes
sont rejetées par les leurs, ce monde-là n'a pas d'avenir.
Nous ne sommes pas passéistes, mais les sociétés humaines ont existé depuis des milliers et des milliers
d'années. Elles vivaient selon leur rythme, leurs possibilités, leurs adaptations à l'environnement immédiat, leurs
croyances et leur savoir. Au lieu de rejeter sans réfléchir ce passé très riche au nom de la soi-disant modernité,
nous pouvons nous en inspirer, nous enrichir grâce à lui.
Les cinquante dernières années ont vu des bouleversements dévastateurs à une vitesse et à une échelle
jamais connues dans l'histoire, bouleversements causés par l'homme et non le fait de la nature, entendons-nous.
Nous sommes passés en deux siècles depuis la révolution industrielle, d'une société sans déchets
à une société à déchets dont on ne sait pas quoi faire.
L'espèce humaine est en train de détruire son propre environnement, au sens large, qui lui a permis de
survivre et de vivre jusqu'à présent : les espèces vivantes disparaissent à une vitesse effrayante.
D'où l'urgence de la prise de conscience et de stopper la machine infernale pour la remplacer par une autre
mieux adaptée à l'échelle humaine.
Dans notre société actuelle, nous avons encore, pour une bonne partie du monde, la possibilité de refuser ce
qui ne nous convient pas, c'est notre seule arme. Le jour où le refus n'est plus possible, ce sera trop tard.
Voici quelques pistes à explorer et à mettre en oeuvre:
- refuser de cautionner l'agriculture productiviste qui appauvrit les ressources naturelles en eau, qui
étrangle les petits producteurs au profit des intermédiaires, maîtres du circuit de distribution, qui dénature
les espèces cultivées et appauvrit leur potentiel nutritif, qui incite à l'usage des pesticides et des herbicides
lesquels se retrouvent dans le lait maternel et le corps humain. Bref, refuser d'acheter des produits vendus
dans les grandes surfaces, ceci au profit de petits producteurs locaux, des circuits courts, de l'agriculture
qui respecte l'environnement et le goût naturel des produits. Pour ceux qui ont la chance d'avoir du terrain,
cultiver son potager est un acte de résistance, une reprise en main de notre destin au lieu de l'abandonner
aux autres qui n'ont aucun problème à s'en occuper mais à leur idée et dans leur intérêt ;
- refuser de consommer les produits dont l'origine est inconnue ou mal connue [1];
- exiger que les produits contenant des OGM soient équitetés bien visiblement pour éviter la confusion
avec les autres produits sans OGM, au cas où les OGM finissent par envahir l'espace cultural et commercial ;
- refuser d'utiliser des sacs en plastique au profit des sacs et filets faits de matière naturelle (osier, coton,
fibre naturelle...);
- refuser de porter des vêtements faits de fibres artificielles, et porteur d'incriptions de marques pour ne pas
se transformer en support humain de publicité au bénéfice des grandes marques ;
- renoncer à prendre sa voiture dans des occasions qui ne s'imposent pas au profit des transports en commun,
de la marche à pied, du vélo, etc. Dans certaines régions le covoiturage existe, et pour paraphraser Pierre Rabhi
pourquoi faire marcher un engin d'une tonne pour transporter 60 kg (le poids moyen d'une personne) ?
La nouvelle ville de Dongtan (ressources locales pour la construction, toits végétalisés, recyclage de l'eau,
taxis fluviaux au solaire, utilisations des énergies renouvelables, agriculture biologique,etc.), conçue sur des
bases écologiques à l'initiative des autorités chinoises prouve que quand on veut vraiment on y arrive, car
maintenant on dispose de tous les moyens nécessaires (techniques, organisationnels, financiers, pédagogiques,
etc.), c'est bien la volonté politique qui fait la différence.
- refuser de regarder des émissions télévisuelles qui ne contribuent pas à la compréhension du monde, de
la société ; de suivre le JT quand un fait divers occupe le quart du temps ;
- refuser de soutenir un candidat aux élections si les électeurs ne disposent pas de moyens de contrôle ni de
possibilités de le révoquer ;
- refuser de mettre son argent dans les banques affairistes car d'autres banques et formes d'épargne existent :
le Crédit Coopératif, la NEF, la Banque Alternative Suisse ou plus simplement des tontines, pratiquées encore hier
dans les sociétés traditionnelles africaines et asiatiques ;
- refuser d'utiliser Windows qui est vendu avec les ordinateurs, c'est de la vente liée qui enfreint la loi du
commerce, car Windows n'est pas le seul système d'exploitation qui puisse faire tourner les ordinateurs,
il y en a d'autres tels que Unix, Linux, FreeBSD, OS2, etc., qui font très bien l'affaire sinon mieux
[2] .
Bref, des alternatives existent mais la plupart du temps elles sont camouflées par le discours ambiant dominant
pour ne pas dire dénigrées, voire diabolisées. Les alternatives ne se trouvent pas dans les rayons du super-marché du
coin à l'étage le plus visible, le plus accessible pour vous tenter, non pour les trouver il faut les chercher, mais
pour chercher il faut déjà savoir qu'elles existent, ce qui suppose d'avoir fait du chemin. Et ceci est valable pour
tous les domaines de la vie : santé, médecine (oui deux domaines séparés, car les hôpitaux ne reçoivent que les
peronnes malades, la médecine ne s'occupe pas de la santé mais des maladies, contrairement à l'approche
globale de la médecine chinoise par exemple), construction-bâtiment-habitat, etc.
À propos de la médecine et donc de la pharmacie toutes les deux sous la coupe de "Big Pharma", de nouvelles
études indépendantes faites par des médecins prouvent que
85 % de nouveaux médicaments ne servent à rien sans parler de leurs effets secondaires éventuels. Par
ailleurs
les
chimiothérapies ne sont efficaces que dans 2,2% des cas, sans parler
des mensonges sur l'origine du SIDA, sur son mode de traitement. A cela s'ajoutent des cas où on élimine
les gêneurs comme le professeur Mirko Beljanski qui travaillait sous la direction de Jacques Monod, prix Nobel
en 1965 de médecine, avec qui il était en conflit. Beljanski était un brillant chercheur mais qui n'avait pas de
chance ni de capital social suffisant, comme aurait dit Bourdieu, pour le protéger. Après la mort de François Mitterrand qui a été soigné du
cancer de la prostate par lui, cet immigré serbe subissait des attaques contre ses découvertes
en matière pharmaceutique : des extraits de Ginkgo, entre autres, peuvent stopper voire anéantir des maladies
d'origine virale telles que le SIDA. Lui qui a sauvé bien des vies avec ses médicaments qui relèvent d'une autre
approche thérapeutique, s'est retrouvé accusé d'avoir fabriqué des médicaments sans contrôle. On a fait d'une
victime un coupable. L'enjeu financier était trop énorme pourqu'on le laissât tranquille. Après une série de plaintes
visant à le déstabiliser et à le neutraliser, mais en vain : un beau matin 180 gendarmes
débarquèrent chez lui pour l'arrêter
manu militari en l'accusant d'être une secte, une mise
en scène digne d'un film d'actions de mauvais goût. Atteint plus tard de leucémie, il n'a pu disposer de ses
propres médicaments, soumis au traitement classique il mourut en 1998. À l'heure actuelle
sa femme et sa fille
ont repris le combat : la Cour européenne des Droits de l'homme lui a donné raison en condamnant la France,
ses médicaments sont désormais accessibles mais via les États-Unis qui ont reconnu ses qualités curatives.
Rappelons aussi en passant :
- L'affaire du "purin d'ortie" qui a secoué en 2007 l'ensemble des citoyens attachés aux
recettes traditionnelles : voilà un auteur et son éditeur qui se sont retrouvés accusés de divulguer des recettes
traditionnelles qui relèvent des compétences de "Big Pharma". Le purin d'ortie, un produit facile à
produire, entièrement écologique, sans aucun produit chimique, peut s'utiliser comme engrais vert à moindre
coût et abordable par tous. Quel crime (comprendre quel manque à gagner pour "Big Pharma" et Cie) !
- Les misères (les procès sur procès l'accablant) faites à la petite association
Kokopelli qui essaie de
constituer une banque de semences bio et de les distribuer au sein de l'association et à ceux qui le souhaitent,
illustrent bien ce dont les capteurs de richesses naturelles sont capables.
-
L'objet du Codex Alimentarius doit aussi attirer notre attention. Au sein de l'OMC (Organisation du
commerce mondial) il existe une commission appelée Codex Alimentarius chargée de réglementer tous les
produits alimentaires. Le Codex Alimentarius est administrée par l'OMS et la FAO (l'Organisation des
Nations-Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture). À partir de l'entrée en vigueur du Codex Alimentarius (le 31
décembre 2009) :
- Les nutriments (vitamines & minéraux) seront limités à une liste de 18, et les autres seront déclarés illégaux,
interdits ;
- Les médecines alternatives, comme la médecine par les plantes et d'autres médecines douces seront
progressivement interdites ;
- L'agriculture et l'alimentation se verront réglementées selon les normes du complexe agro-pharmaco-chimique :
l'alimentation humaine certifiée légale devra être irradiée, comme au MacDo ;
- Les produits qui contiennent des OGM ne seront plus étiquetés ;
- Les herbes et produits de santé naturelle seront classés dans la catégorie « Drogues » relevant de l'industrie
pharmaceutique ;
- par contre, le Codex Alimentarius autorise 7 des 9 insecticides interdits dans 176 pays ;
- Dans l'agriculture, les vaches doivent être nourries avec l'alimentation produite par Monsanto, toutes les bêtes
doivent être traitées aux antibiotiques et aux hormones de croissance.
Voilà quelques perspectives pour demain, et en tant que membre de l'OMC si l'on n'applique pas le Codex
Alimentarius [3] on sera en infraction avec la réglementation de
l'OMC. Des procès ruineux attendent le fraudeur !
Tous ceux qui ont l'esprit libre et indépendant, qui refusent à se soumettre au diktat de la culture dominante,
des hommes de science qui souhaitent aller au-delà de l'état des connaisances acquises tels que Jacques
Benveniste, Jean-Pierre Petit, ont été marginalisés par leur institution de tutelle et forcés à renoncer à leurs projets
novateurs et prometteurs sous peine de connaître le même sort que Beljanski. Ces quelques exemples
frappant les petits, et tous ceux qui essaient de faire bouger la bête immonde montrent l'état des lieux de notre
société, de notre monde.
Puisque des alternatives existent, du refus de cautionner l'existant on peut passer à la vitesse supérieure qui
consiste à les adopter, à les adapter à nos besoins pour dynamiser notre recherche de solutions. Par exemple,
sur le plan énergétique, des alternatives au modèle actuel qui dévore
les énergies sans se soucier du reste existent. Les énergies renouvelables telles que le solaire, le vent, les marées, la
biomasse ne demandent qu'à être généralisées. On "bute" toujours sur le prix en comparant un système qui tourne
depuis des décennies (qui est déjà industrialisé) et un nouveau à l'expérimentation. Quelle mauvaise foi ! Si le
nucléaire ne pollue pas l'atmosphère, comme disent les tenants du tout nucléaire, tiennent-ils compte du coût de
traitement des déchets radioactifs dont on ne sait que faire ? Quand les anti-éoliennes disent que les éoliennes
défigurent le paysage, ils ne regardent pas les pylônes d'EDF qui jalonnent l'ensemble du territoire. Quand ils
disent qu'une éolienne en fonctionnement ressemble à un hachoir pour les oiseaux, ont-ils regardé la vitesse
à laquelle une éolienne tourne, ont-ils appliqué ce même argument aux avions qui décollent et qui atterrissent
dans les aéroports ? Leurs arguments sont de l'ordre de l'ignorance sinon ils relèvent tout simplement de la
mauvaise foi.
Sur le plan technique et scientifique, des solutions existent aussi: les inventions de
Nicolas Tesla sur l'électricité,
les moteurs qui tournent avec d'autres carburants que du pétrole, et diverses inventions qui ne demandent qu'à
être appliquées au bonheur du peuple, telles que
le moteur à eau,
les moteurs magnétiques,
le moteur Pantone,
le moteur d'angles, sont de véritables alternatives au tout pétrole, ou au tout
nucléaire.
Mais pour dire comme
Krishnamurti, "
les riches veillent".
Sur le plan de la coopération internationale, le modèle proposé par l'Occident triomphant et méprisant ne fait plus
recette, on voit apparaître d'autres alternatives dont la coopération Sud-Sud en est une. La formule inaugurée par le
Sénégal en invitant des coopérants vietnamiens pour aider les paysans sénégalais à devenir autonomes et atteindre
l'auto-suffisance alimentaire a donné des résultats satisfaisants. Une solution à un coût qui n'a aucun rapport
avec celui des experts de l'ONU, pour qui il fallait une belle villa avec tous les conforts, un 4X4 dernier cri pour
parcourir le terrain accidenté, un salaire d'expert international, etc. Et tout ça pour un résultat déplorable.
Les coopérants vietnamiens, eux se logeaient dans des quartiers d'habitations ordinaires, et pour se déplacer
il leur suffit d'une petite Honda (moto japonaise de 50 cm cube).
En matière monétaire et financière, la sortie du système mis en place par l'Occident s'impose. Si on n'a pas la
mémoire courte, on s'aperçoit que les crises monétaires récurrentes ont particulièrement frappé les élèves
les plus assidus à appliquer les recettes dictées par le FMI et la Banque mondiale tels que l'Argentine,
la Thaïlande hier, la Hongrie et la Grèce aujourd'hui. Un pas de plus et on sort du système monétaire ayant le
dollar comme
monnaie de référence. Or cette monnaie n'a aucune valeur en soi à part la confiance qu'on lui accorde. Depuis
1973 la convertibilité du dollar en or appartient à l'histoire, au passé. Tout le monde sait que le dollar
est un des piliers de la puissance états-unienne. Une des vrais raisons de la guerre faite à l'Irak est le fait que
Sadam Hussein refusait le dollar comme moyen de paiement du pétrole irakien. L'Iran, le Vénézuela étudient
une solution alternative au dollar, c'est pourquoi ils sont tous les deux diabolisés au yeux du pulic à travers la presse et
les médias au service du capital. La nouvelle Banque de l'ALBA créée récemment par l'Alternative bolivarienne
pour les amériques (Bolivie, Brésil, Cuba, Nicaragua, Vénézuela) constitue une vraie alternative à la situation actuelle
où les créanciers (les grandes banques, les trusts, les multinationales, etc., soutenus par leurs gouverments
respectifs) dictent la loi aux pays emprunteurs allant jusqu'à faire modifier la Constitution pour qu'elle soit en
accord avec les règles du commerce international (voir à ce sujet les accords sur l'AGCS).
Des solutions existent mais, "
les riches veillent" !
La suite logique de ce raisonnement, de ce constat est la sortie de l'OMC si on a fait l'erreur d'y entrer. L'OMC
dit un observateur, membre des "Citoyens du monde" ressemble à un lac de requins. Quel intérêt un poisson
peut trouver à y entrer ? S'il espère y trouver des plus petits que lui, il finit par être une proie pour les requins.
La déclaration de Percy Barnevik, PDG de ABB, membre du groupe de Bilderberg et de l'European Round Table, est sans
équivoque car elle est franche : "
Je décrirais plutôt la globalisation comme la liberté pour mon groupe
d'investir où il veut pour le délai qu'il veut, de produire ce qu'il veut, de rechercher ses matières premières où
il veut et de vendre ses produits où il veut, en s'embarrassant le moins possible des droits des travailleurs et
des accords sociaux." Voilà tout est clair au sujet de la mondialisation, du nouvel ordre mondial, si
certains gardent encore l'illusion de pouvoir s'en sortir en devenant membre de ce club, l'avenir lui dira
s'il a raison ou non.
Quand on aborde tous ces sujets graves, on ne peut pas ne pas jeter un coup d'oeil sur le fonctionnement de
l'ONU qui est un instrument géopolitique et stratégique mis en place par les vainqueurs de la seconde guerre
mondiale. Cette institution est devenue avec le temps une tribune légale pour les cinq premiers pays
détenteurs de l'arme nucléaire, les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité (ils ne sont pas fous !).
Seuls, chacun de ces membres dispose du droit de veto au sein de cette tribune présentée comme la
communauté internationale : il suffit que l'un de ces cinq membres utilise ce droit pour paralyser toute décision
d'ampleur internationale prise par les autres membres. Le cas des États-Unis qui votent systématiquement
contre toute décision allant à l'encontre de l'Israël en est l'illustration du fonctionnement de ce "machin", pour
reprendre les termes du général de Gaulle, au service des grands. Pour un monde plus juste, plus solidaire et
plus libre de toutes pressions, il lui faut une autre institution dans laquelle chaque État doit trouver sa place, a
droit au chapitre. Il appartient aux petits États de
sortir de cette institution et d'en proposer une autre, car on ne voit pas pourquoi les grands pays désapprouveraient
cette vitrine légale qui leur est tellement utile, démantèleraient leur outil de puissance, ils ne vont pas scier la branche
sur laquelle ils sont assis. Lors de la guerre d'Irak, on voit bien l'attitude des États-Unis qui s'assoient sur
cette "Communauté internationale" quand elle ne leur convient pas, et ce sans qu'aucun État n'osât s'opposer
à eux. Et pour cause, puisque les rapports au sein de cette institution ne reposent pas sur la raison, la justice,
la solidarité , la sagesse mais simplement sur la force brute. Il va de soi dans ce cas que ce sont les plus brutaux
qui gagnent pour ne pas dire les brutes.
Se pose ainsi la question de la peur. Les petits États ont peur des grands qui les puniront s'ils ne leurs obéissent
pas. Tant sur le plan personnel que sur le plan collectif, en l'occurrence étatique, la peur fait régner la lâcheté,
la corruption, et tant que cette peur demeure, il n'existe aucune voie menant à la délivrance. C'est quand on
aura vaincu la peur que les choses intéressantes commenceront à venir. Les petits États sont majoritaires à
l'ONU, si l'ordre règne c'est parce qu'ils consentent à le respecter. Autrement dit, l'ordre établi est le résultat
du consentement des petits États à l'égard des grands qui font la loi. À titre personnel et au niveau individuel,
c'est parce qu'elle a vaincu la peur que la chef de file de la contestation birmane Aung San Suu Kyi a pu tenir
tête à une dictature, qu'on lui a décerné le prix Nobel de la Paix, qu'elle est encore là où elle est face à un régime
militaire décidé à se cramponner au pouvoir. On peut dire ce qu'on veut du petit peuple, mais quand un
gouvernemnt est juste et défend ses administrés il a leur soutien, autrement ce ne serait que de l'hypocrisie
ou de l'indifférence. Ce qui s'est passé au Vénézuéla puis en Bolivie est une belle illustration du soutien
populaire aux dirigeants qui défendent le petit peuple contre les grands puissants.
Rappelons-nous qu'avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, l'Allemagne et le Japon ont
commencé par ne plus reconnaître la SDN (La Société des Nations, l'ancêtre de l'ONU). La guerre d'Irak est-elle
prélude à la troisième guerre mondiale ? Beaucoup d'indices penchent pour cette éventualité : les menaces
pressantes proférées par les États-Unis à l'encontre de l'Iran, l'Israël qui veut en découdre avec ce voisin en s'appuyant
sur l'Occident et en l'entraînant dans la guerre et qui fait croire que le sort de l'humanité en est jeu, la situation
économique mondiale désastreuse, les crises monétaires qui perdurent, les fabricants d'opinions en
Occident pour ne pas dire les médias sous contrôle qui sont unanimes à blâmer l'Iran et incitent à ce qu'on lui
fasse la guerre. Or le Moyen-Orient relié au Caucase, au Pakistan, à l'Afghanistan constitue une poudrière prêt
à exploser à la moindre étincelle présente ou allumée.
En matière de superstructure, d'idées, la démocratie version occidentale est bien sûr déplorable. Ses bases
même sont à revoir car une vraie démocratie ne consiste pas à avoir deux camps opposés qui mènent
chacun sa propre politique, car à la limite chaque camp gagnant qui gouverne peut défaire ce que l'autre a
construit et ceci indéfiniment en s'appuyant sur la majorité parlementaire. Quel gâchis donc ! Il faut sans doute
revenir à la base dans le sens de redonner le pouvoir au
peuple qui choisit ses représentants mais qui peut aussi les révoquer quand ils trahissent leur engagement.
Qu'il y ait plusieurs factions ou partis n'est pas l'essence même de la démocratie car le pouvoir au peuple doit être
au coeur de la démocratie. Les débats sur les questions fondamentales doivent être : "Est-ce que cette option (solution...)
est bonne pour le destin de la communauté, pour l'ensemble du pays, pour la nation ?" Au contraire si le choix,
la solution retenue n'est que le reflet de l'intérêt d'ordre personnel (est-ce que cette solution est bonne pour
moi ?) le résultat ne peut pas satisfaire les demandes collectives. Une des tares de la démocratie occidentale
saute aux yeux quand on veut bien la regarder : des pays riches se retrouvent avec plein de pauvres !
Cette anomalie n'est pas un accident de parcours mais le résultat d'un système économique qui écarte les
plus faibles. La démocratie à occidentale n'empêche pas les uns d'exploiter les autres. Cette même démocratie
élève la liberté du commerce au-dessus de toute considération, de toute autre liberté. Et pour dire vite, la liberté
dans les démocraties occidentales se limite à la liberté du commerce. Et c'est cette démocratie qu'on proclame
à toutes occasions, et qui permet à l'économique de générer des situations aberrantes. Quand on est indifférent
au sort des faibles, des pauvres, des SDF, dans son propre pays, peut-on avoir encore du coeur pour aider
les autres peuples d'autres pays ? L'aide prétendue aux pays pauvres ne constitue que de la poudre aux yeux
du public crédule.
Autre argument : Dans "nos" démocraties, c'est la loi qui est garante du bon fonctionnement de la société.
Faut-il rappeler ici ce que l'un des penseurs français du siècle des Lumières pense de la loi ? "Les lois sont
comme les toiles d’araignées : elles arrêtent les mouches, mais les oiseaux passent au travers." Cette citation
est bien de Montesquieu et non d'un dictateur quelconque du "Tiers Monde". Les Amérindiens ont bien compris
l'esprit des lois chez les Blancs venus de l'autre bout du monde pour accaparer le territoire des autres,
puisqu'ils changent la loi quand elle ne leur convient pas. Pour terminer avec le chapitre "démocratie",
il suffit de voir ce que les hommes politiques ont fait des résultats du référendum sur l'Europe de Maastricht :
les Français, Hollandais et Irlandais ont massivement rejeté cette Europe des finances mais les dirigeants
européens se sont tout simplement assis sur cette volonté populaire issue des urnes. Et après on donne des
leçons de démocratie aux autres ? Quand un gouvernement mobiliserait ses ressources pour que le peuple puisse
se cultiver, disposer des moyens pour accéder aux sources d'information, associerait le peuple à toutes décisions
importantes concernant le destin du pays, répartirait justement la richesse à l'ensemble de la population, exigerait les
mêmes contributions de tous équitablement, mènerait la société avec justice, ce jour là on pourra parler de démocratie.
Force est de constater que ce mode de fonctionnement social, cette démocratie véritable a déjà été effective
dans beaucoup de sociétés traditionnelles chez les Amérindiens (voir les travaux d'anthropologie politique de
Pierre Clastres, et
l'ouvrage de Jack Weatherford,
Ce que nous devons aux Amérindiens.
Et comment ils ont transformé le monde), nous avons beaucoup à apprendre d'eux et non le contraire.
Des solutions existent mais on veille sur la montée des hommes intègres qui réclament la justice, la bonne
répartition de la richesse. A-t-on déjà vu des dictateurs de par le monde morts d'assassinat, de chute d'avion
ou d'autres accidents inexpliqués ? Les Marcos, Mobutu, Pinochet, pour ne parler que d'eux, ont été bien traités
par les dites démocraties occidentales et les portes du beau
monde leur ont été grandes ouvertes. Le dictateur haïtien Baby Doc a même trouvé une terre d'asile pour l'accueillir
dans sa déchéance, en l'occurrence le Midi de la France. Il n'est pas très utile de s'entendre sur cette question,
somme toute connue de tous ceux qui regardent le monde : les chefs d'État corruptibles sont bien pratiques
pour les affaires et inversement. C'est pour cette raison qu'on ne compte plus le nombre de démocrates,
de leaders des pays pauvres ayant quelque chose à dire qui sont assassinés, déposés par des coup d'État, se
retrouvent morts dans des accidents d'avion, etc. Quelques noms les plus connus pour illustrer nos propos :
Gandhi, Patrice Lumumba, Che Guevara, Malcolm X,
Salvador Allende, Thomas Sankara, et on passe sur Ben Barka, Jean-Marie Tjibaou, Yitzhak Rabin,
etc., tous ceux qui voulaient faire bouger la bête immonde. Plus près de nous, le président haïtien Jean-Bertrand
Aristide pourtant élu démocratiquement par son peuple a été forcé
manu militari par les représentants
des États-Unis et de la France à quitter son pays. Les pays pauvres doivent continuer à payer leurs dettes dont
une bonne partie revient à leurs créanciers par des circuits camouflés en aide au développement (voir
l'ouvrage ou l'interview de
John Perkins pour plus de précisions).
Tout est fait pour que rien ne change. On constate aussi que les assassinats politiques ne frappent pas que les chefs d'État
ou leaders politiques des pays pauvres mais aussi ceux des pays riches, ceux qui veulent rompre ce cercle infernal
par un moyen quelconque :
- L'assassinat manqué contre le général de Gaulle, en 1962 rentre dans le cadre de la politique dominée par
les forces de l'ombre décidées à éliminer les gêneurs. On attribue cet acte criminel à l'OAS mais les
commanditaires doivent être cherchés peut-être plus loin : d'abord parce que l'OAS avait le soutien des États-Unis,
qui ont toujours vu d'un mauvais oeil la politique étrangère menée par de Gaulle, celle visant à sauvegarder
une certaine indépendance de la France à l'égard de son allié envahissant et dominateur. La sortie de la France
du commandement de l'OTAN en 1966, décidée par de Gaule, est la suite logique de cette ligne politique qui
agaçait les États-Unis.
- Aux États-Unis, dans la période 1963 -1968 trois assassinats politiques ont frappé des hommes courageux :
les frères Kennedy et le pasteur Martin Luther King. L'aîné des Kennedy voulait entre autres reprendre le droit
d'émission de la monnaie aux mains de la FED qui est, rappelons-nous, un conglomérat de banques privées
pour l'attribuer à un organisme fédéral public; tandis que le pasteur King luttait pour la dignité et la reconnaissance
des citoyens noirs au sein de la société multicolore. Des gêneurs à envoyer au diable !
- En 1978, le chef de file des démocrates chrétiens italiens Aldo Moro a été exécuté par des hommes de main
(on attribuait l'assassinat aux Brigades rouges) dont le commanditaire n'était autre que l'OTAN sous la houlette
des États-Unis. Il gênait les dirigeants des États-Unis qui ne voulaient pas de ministres communistes dans
le gouvernement d'Aldo Moro (voir l'ouvrage de Daniel Estulin,
La vraie histoire des Bilderbergers).
-
En 1986, le dirigeant social-démocrate suédois Olof Palme a été assassiné en pleine rue de Stockholm par un
individu dit-on, isolé, comme dans tous les assassinats politiques connus (Paul Doumer, Gandhi, Kennedy, Anouar
el-Sadate, Yitzhak Rabin, etc.) ! Circulez, il n'y a rien à voir ! Olaf Palme s'opposait de son vivant, entre
autres, à la Guerre du Vietnam, à l'installation des missilles états-uniens Pershings en Europe, à l'Apartheid en
Afrique du Sud, et sur le plan social il a mis sur pied une structure permettant aux travailleurs de participer aux
décisions des entreprises par le biais de leurs investissements, une sorte de cogestion qui a été vite jetée aux
orties depuis. Bref un danger public !
Ce tableau vivant du fonctionnement de notre monde cache mal les discours de circonstance tenus par les
uns ou les autres pour innocenter les coupables. Si un Martien débarque sur notre planère et voit ce tableau, il
dirait en conclusion que le monde sur Terre est bien dirigé par un
syndicat du crime puisque "
les riches veillent".
Notes :
[1]. La progression continue du nombre de personnes obèses
(ou plus hypocritement dites "en surcharge pondérale") dans les sociétés de consommation doit nous alerter. Ce
sont des victimes de la mal-bouffe (plats surgelés, desserts, MacDo et Cie) qui envahit les étals de grandes
surfaces. La mal-bouffe ne frappe pas les milieux sociaux aisés (cinéma, pub, etc.) mais particulièrement les
classes défavorisées qui se rabattent sur les produits les moins chers. Un kilo de fruits coûte plus cher qu'un
litre de boisson fabriquée par l'industrie agro-alimentaire.
[2].
Pour pouvoir
utiliser Windows, il faut qu'on achète une licence qui est comprise dans le prix d'achat de l'ordinateur, mais
les revendeurs se gardent bien de le dire aux clients, et il est interdit de le copier même pour le donner à une
autre personne, chaque utilisateur doit avoir sa licence. Vu le nombre d'ordinateurs qui se vendent chaque
année dans le monde, on comprend l'"intelligence" de Bill Gates dans cette affaire ! Pourquoi continuer à
payer cher un produit dont quand ça plante on ne connaît pas les raisons, qui est une passoire au niveau sécurité,
qui est limité au niveau d'utilisation et qu'il faut compléter par d'autres logicels payants de la famille pour une
utilisation quotidienne (Word et compagnie) ? Alors qu'il suffit d'acheter par exemple un magazine spécialisé
Linux pour 10 €, et on a sur DVD inclus un système d'exploitation complet, performant, sécurisé et fiable sans parler des
centaines de logiciels libres couvrant tous les domaines (bureautique, retouche d'images, serveurs divers,
multimédia, etc.) qui sont fournis avec.
[3]. Voir la conférence de la neurologiste
Rima E. Laibow en 2008
et le dossier rassemblé par Morpheus à cette adresse :
http://www.morpheus.fr
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