Communications aux colloques
Communications aux colloques
L'évolution des
cultes villageois au Vietnam dans leurs rapports
avec le pouvoir
L'évolution des
cultes villageois au Vietnam dans leurs rapports
avec le pouvoir
Communication
faite à EUROVIET III, Amsterdam, 2-4 juillet 1997.
Rupture et continuité
Si
la floraison des fêtes est de plus en plus visible depuis la
fin des années 1980, cela ne veut pas dire qu’elles
avaient complètement disparu avant cette date. Certaines ont
subsisté, et même se sont trouvées favorisées
selon les circonstances, surtout celles à caractère
national ou reconnu comme tel. Les fêtes du village de Phù
Đổng mettant en scène un personnage légendaire,
Thánh Gióng, qui répondit à
l’appel du roi pour aller combattre les envahisseurs,
rentraient dans cette logique car elles offraient aux autorités
l’occasion d’exalter le sentiment patriotique, d’autant
plus caressé que le pays était en guerre dans les
décennies 60 et 70. Dans certaines localités, une
cérémonie tout à fait nouvelle se greffa sur les
fêtes du village à travers la mobilisation des jeunes en
âge de servir la patrie, qui durent prêter serment devant
l’autel du génie. Pour les autres, elles allaient
patienter jusqu’à la fin des tempêtes avant de
pouvoir ressusciter leurs traditions. Pendant la période
difficile marquée par le bannissement des superstitions, ceux
qui étaient attachés à leurs coutumes
célébraient les fêtes en cachette, en famille ou
avec leurs proches, d’autres dissimulaient leur tenue de
cérémonie (la fameuse tunique noire et le chapeau
enturbanné pour les hommes), avant de pénétrer
dans la maison commune pour se courber devant l’autel du génie,
mains jointes serrées sur les bâtons d’encens.
Quant à savoir si les fêtes actuelles remplissent les
mêmes fonctions que celles d’avant, cela dépend
des localités, du caractère des fêtes, de la
bonne entente entre le comité des fêtes et les autorités
locales, du degré d’acceptation du discours officiel, et
de l’ancrage des traditions dans la mémoire collective ;
l’aspect économique et financier n’est pas à
négliger non plus.
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