I n é d i t s
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Traductions de chansons de Trịnh Công Sơn (1939-2001)
Traductions de chansons de Trịnh Công Sơn (1939-2001)
Trịnh Công Sơn, poète-baladin-compositeur, nous a quittés un jour de 2001 mais ses œuvres demeurent
gravées dans nos cœurs.
S'il est inutile de présenter au public averti ce monument de la chanson moderne vietnamienne, nous brossons
pour ceux qui ne l'ont pas connu un portrait rapide du poète-baladin-compositeur qui a connu sa popularité à
partir des années 1960, en pleine guerre du Vietnam, et présentons quelques repères leur permettant de le
situer.
Rien ne prédestinait Trịnh Công Sơn à la musique. Sa famille était originaire de Huê, mais il est né dans les
Hauts-Plateaux de Daklak en 1939. Il a passé ses premières années dans cette région ou plus précisément
au chef lieu de province Buôn-Ma-Thuôt (Ban-Mê-Thuât) avant de regagner Huê où il a poursuivi sa scolarité
dans un établissement français d'enseignement privé. Après avoir réussi la première partie du baccalauréat,
Trịnh Công Sơn descendit à Saigon pour continuer ses études au Lycée Jean-Jacques Rousseau (ex-Chasseloup-Laubat) dans la section philo.
Un événement allait le marquer à vie : lors d'un entraînement en art martial il fut terrassé par son frère,
ses poumons ont été abîmés. Plus d'un an d'hospitalisation pour récupérer sa santé. C'est à cette époque-là
qu'il commença à s'intéresser à la musique. À sa sortie de l'Hôpital, la nouvelle passion pour la musique se
confirma et l'accompagna jusqu'à la fin de ses jours. Ses premières compositions datent de 1956-1957.
Le destin voulut qu'il rencontre une jeune chanteuse qui chantait dans un cabaret de Dalat. Trịnh Công Sơn lui
proposa d'aller à Saigon pour chanter avec lui qui composait mais il n'était pas encore connu du public, elle
refusa. Mais quelques années après, ils se sont revus par hasard sur un boulevard de Saigon. Cette fois-ci la
chanteuse, c'est Khánh Ly, accepta de chanter les chansons du jeune compositeur. Un principe les guidait :
Trịnh Công Sơn voulait simplement chanter pour le public et il était hors de question de chanter pour de l'argent.
Petit à petit le jeune compositeur et sa chanteuse se firent connaître à travers les chansons sur le destin des
humains ballottés en temps de guerre, sur la guerre elle-même, sur l'amour bien entendu. Bref, à travers ces
chansons c'étaient des témoignages d'une époque, celle de la guerre fratricide, mais des témoignages sans traces
d'accusation. Nous étions en pleine guerre du Vietnam avec tous ses lots de malheurs, de séparation, de
destruction, de déshumanisation, au quotidien. Vers la fin des années 1960, la popularité de Trịnh Công Sơn
et de Khánh Ly n'était plus à faire. Les chansons de l'un interprétées par la voix de l'autre ont conquis le coeur de
la jeunesse confrontée à un avenir incertain, bouché ; les militaires se sentaient découragés en les écoutant.
Le régime du Sud trouva dans ces chansons un parfum d'anti-guerre, de contestation, c'est ainsi que certaines
ont été interdites au temps où les GI's faisaient la pluie et le beau temps. Mais la célébrité du "couple"
Trịnh Công Sơn-Khánh Ly a traversé les frontières pour parvenir jusqu'au Japon, et jusqu'en France.
Arriva le 30 avril 1975, l'une des deux moitiés du pays réussit à s'imposer face à l'autre. Ce fut la débâcle :
des centaines de milliers de personnes fuyaient le nouveau régime venant du Nord, Khánh Ly était parmi eux
mais Trịnh Công Sơn était décidé à rester au pays. Cependant on ne l'a pas
laissé tranquille. Certes, Trịnh Công Sơn n'a pas connu le sort des dizaines et des centaines de milliers
d'intellectuels, de fonctionnaires et d'officiers sous l'ancien régime, invités à se présenter pour
passer quelque temps à la rééducation, ces quelque temps ont duré des années pour certains, une
dizaine d'années pour d'autres, mais on l'a tout de même envoyé labourer des champs minés. Il a failli
plusieurs fois sauter sur des explosifs, mais à chaque fois c'était un buffle malchanceux qui le sauvait.
À cette période noire de sa vie, il ne survécut que grâce à l'alcool qui lui faisait oublier le présent triste et
déplorable
[1].
Quand il retrouva Saigon quelques années plus tard, ses admirateurs s'occupaient de lui, il représentait
pour eux, le grand frère, l'idole. Ironie de l'histoire : si ses chansons ont obtenu l'autorisation de diffusion,
certaines sont à l'heure où nous écrivons ces lignes toujours interdites telles que
Gia tài của mẹ
(L'héritage de la mère),
Người con gái Việt Nam (La fille vietnamienne), etc.
Comme beaucoup d'autres de sa génération, Trịnh Công Sơn est né dans la guerre (la seconde), a grandi dans la guerre [de libération nationale
(1945-1954)] et par la suite il a passé une bonne partie de sa vie dans la guerre (les décennies 1960-1970).
Il va sans dire que
ses chansons, de vrais poèmes on peut le dire, sont marquées par la guerre. Il est par ailleurs difficile de le comparer à
un autre artiste, compositeur. Certains disent que c'est le Bob Dylan vietnamien, mais pas tout à fait. Ce n'était
pas Victor Jara non plus à qui le régime dictatorial de Pinochet a coupé les doigts. Sur le plan poétique
ou en tant que poète, on peut
le faire figurer aux côtés des grands poètes du XXe siècle tels que Aragon, Neruda, etc. Pour le reste nous laissons
aux internautes de le découvrir et juger par eux-mêmes; ses œuvres ont déjà été assez commentées et interprétées,
pour qu'on ajoute quoi que ce soit. Ses œuvres parlent d'elles-mêmes.
Les chansons de Trịnh Công Sơn sont aussi très populaires au Japon depuis les années 1970 grâce à la
voix de Khánh Ly, et aussi à Yoshii Michiko, une de ses admiratrices qui a fini par soutenir un mémoire
de maîtrise sur lui à l'Université Paris 7. Pour écouter quelques échantillons chantés également en
japonais par Khánh Ly, vous pouvez aller sur le site suivant :
http://www.trinh-cong-son.com/
Par ailleurs l'association "Les Amis de Trịnh Công Sơn" ont créé un site web pour rassembler les documents
le concernant, un certain nombre de ses chansons ont aussi été traduites en français.
Ce site se trouve à cette adresse :
http://www.tcs-home.org/
Le retour de Khánh Ly au Vietnam en 2014 pour chanter à Hà Nội puis Đà Nẵng était un triomphe :
Khánh Ly est toujours aimée par son public y compris la jeune génération qui ne l'avaient pas connue avant.
Son nouveau site est en construction mais déjà opérationnel, on peut y accéder à l'adresse suivante :
http://www.khanhly.com/
Enfin, le forum de discussions consacré à Khánh Ly est toujours très vivant, on peut s'y rendre à l'adresse suivante :
http://khanhly.net/phoxua/default.asp
Nos traductions peuvent certainement être améliorées,
envoyez-nous vos commentaires et suggestions.
Avant de commencer ce voyage nous reproduisons la présentation par le poète Nguyễn Đình Toàn,
lors de la sortie
[2] de la cassette intitulée "
Hát cho quê hương Việt Nam-1"
[3] [Chanter pour notre patrie, Vietnam], les chansons de Trịnh Công Sơn chantées par Khánh Ly.
Đáng nhẽ tất cả những bài hát có trong cuốn băng này đều phải là những bản tình ca.
Nhưng những lời ái ân đã biến mất, trái tim của kẻ tình nhân vẫn đập, nhưng đập theo một nhịp loạn cuồng của những hồi trống trận, không phải cái nhịp bàng hoàng của những phút tỏ tình. Mỡi nốt nhạc giống như một mảnh nhang thạch dù đã nguội lạnh nhưng vẫn chứa trong nó cái nhiệt độ khủng khiếp của một hỏa diệm sơn, dấu tích của tàn phá thịnh nộ và thiêu đốt.
Ruộng đã khô, nhà đã cháy người đã chết, thành phố đã tan hoang. Những tiếng nổ rền vang trong suốt ba mươi năm đã lấn át mội tiếng thì thầm khác kể cả những tiếng kêu khóc. Trong trận gió tanh mưa máu đó còn có chỗ nào cho người ta yêu nhau.
Những bài tình ca, sau đó đã biến giọng : đôi khi thành những tiếng kêu gọi thảm thiết, đôi khi thành những bài kinh cầu nguyện. Và những người hát tình ca trở thành những kẻ đi bêu rêu nỗi thống khổ của những trái tim chưa già nhưng đã cằn cội. Đất còn phì nhiêu nhưng đất đã bị bỏ hoang. Tiếng hát trở thành tiếng kêu gọi xây dựng lại nhà cửa, xây dựng lại cuộc đời, góp sức biến cuộc đời này thành một nơi để sống chứ không phải một nơi để chạy trốn.
Người ta cũng có thể coi những bài hát trong cuốn băng này của Trịnh Công Sơn là những bài tình ca, nhưng là những bài tình ca không có hạnh phúc. Người còn sống và người đã chết có gặp được nhau không trong những lời kêu gọi ai oán đó ? Người ta cũng vẫn có thể coi giọng hát Khánh Ly là một giọng để hát những bài tình ca. Nhưng những bài hát đó đã biến lại thành người góa phụ của cuộc chiến tranh này. Và Khánh Ly hát là một cách để tang cho những người đã chết. Ngày hòa bình của tổ quốc chúng ta chẳng còn bao xa. Khi hòa bình trở lại cùng với mặt trời mọc trong đêm vui, đó sẽ là lúc của những bản tình ca. Người ta không còn phải khóc ai, khi ấy người ta sẽ hát ca hạnh phúc.
Normalement toutes les chansons contenues dans cette cassette auraient dû être des chansons d'amour. Mais les paroles de tendresse ont disparu, le cœur de l'amoureux bat toujours mais au rythme endiablé des roulements de tambour de guerre, ce n'est pas le rythme stupéfait au moment où l'on déclare son amour. Chaque note de musique ressemble à de l'encens cristallisé, même refroidi mais il contient la température effroyable d'un volcan, la marque de destruction, de fureur et de ravage.
Les rizières sont asséchées, les maisons brûlées, les villes en ruines. Des explosions en échos durant ces trente ans ont évincé tous les murmures y compris des cris et des pleurs. Dans cet orage de sang et ce vent infect où peut-on encore trouver un endroit pour s'aimer ?
Les chansons d'amour ont ainsi changé de tons : parfois elles deviennent des appels déchirants, parfois des prières. Et ceux qui chantent des chansons d'amour deviennent des vagabonds, le malheur des cœurs non encore vieillis mais déjà asséchés. La terre est encore fertile mais elle a été abandonnée. Le chant devient un appel à reconstruire le chez soi, reconstruire la vie, une contribution à transformer cette vie en un lieu à vivre et non un endroit à fuir.
On pourrait dire que les chansons de Trịnh Công Sơn contenues dans cette cassette sont des chansons d'amour mais des chansons d'amour sans bonheur. Les morts et les vivants pourraient-ils se retrouver dans ces lamentations ? On pourrait dire que la voix de Khánh Ly est une voix pour les chansons d'amour. Mais ces chansons se sont transformées en veuves de cette guerre. Et quand Khánh Ly chante, c'est une façon de porter le deuil de ceux qui sont morts. La paix sur notre pays n'est pas encore lointaine. Quand la paix revient avec le soleil qui se lève dans la nuit joyeuse, ce sera le moment pour les chansons d'amour. On n'aura plus à pleurer qui que ce soit, à ce moment-là on chantera dans le bonheur.
Notes
[1]. Propos recueilli par nous lors de notre visite à Trịnh Công Sơn
en décembre 1999 à Saigon.
[2]. La date de sortie de cette cassette se situe dans les environs de 1970, nous n'avons pas encore trouvé la date précise.
[3].
Cette cassette est composée de chansons suivantes :
Ca dao mẹ
Chờ nhìn quê hương sáng chói
Cúi xuống thật gần
Du mục
Dựng lại người dựng lại nhà
Đại bác ru đêm
Đêm bây giờ đêm mai
Đi tìm quê hương
Đồng dao hoà bình
Gia tài của mẹ
Nước mắt cho quê hương
Hát trên những xác người
Hãy nói giùm tôi
Huế Sài Gòn Hà nội
Lại gần với nhau
Ngày dài trên quê hương
Ngủ đi con
Người con gái Việt Nam
Người già em bé
Nối vòng tay lớn
Ta thấy gì đêm nay
Tôi sẽ đi thăm
Xin cho tôi
Les chansons traduites :
La chanson pour les cadavres
Les cadavres coulent avec le fleuve, s'exposent dans les rizières
Sur les toits en ville, sur les routes sinueuses
Les cadavres couchés dans la solitude sous le toit de la pagode
Dans l'église en ville, sur le seuil de maison déserte
Oh le printemps, les cadavres nourrissent la terre pour le labourage
Oh Vietnam, les cadavres ajoutent de l'odeur pour la terre de demain
La route qui s'avance, même piégée de chausse-trappes
Il y a déjà du monde autour d'ici
Les cadavres couchés autour d'ici dans la pluie froide
À côté des vieux, certains sont encore jeunes
Lequel des cadavres est de mon frère dans cette fosse
Dans ces zones d'incendies, à côté des champs de maïs
Les cadavres couchés suspendus sous le pont
Dans des maisons en ruines dans des tranchées profondes
Des cadavres aux squelettes desséchées dans tous les buissons
Derrière les rues peu fréquentées, sur les routes en pente
Demain les cadavres vont pousser en plantes dans toutes les rizières
Demain les cadavres vont acclamer les plants de riz verts
De nouvelles rizières les gens s'en vont
Construire l'avenir avec les mains chargées.
Bài ca dành cho những xá người
Xác người nằm trôi sông, phơi trên ruộng đồng
Trên nóc nhà thành phố, trên những đường quanh co
Xác người nằm bơ vơ, dưới mái hiên chùa
Trong giáo đường thành phố, trên thềm nhà hoang vu
Mùa xuân ơi, xác nuôi thơm cho đất ruộng cày
Việt Nam ơi, xác thêm hơi cho đất ngày mai
Đường đi tới, dù chông gai
Thì quanh đây đã có người
Xác người nằm quanh đây, trong mưa lạnh này
Bên xác người già yếu, có xác còn thơ ngây
Xác nào là em tôi, dưới hố hầm này
Trong những vùng lửa cháy, bên những vồng ngô khoai
Xác người nằm bên nhau treo trên gầm cầu
Trong góc nhà đổ nát dưới những hào thông sâu
Xác người còn xương khô trong khắp bụi bờ
Sau những hè phố vắng trên dốc đường mấp mô
Ngày mai đây xác lên cây trên khắp ruộng này
Ngày mai đây xác reo vui những khóm mạ tươi
Đồng lúa mới người ra đi
Dựng tương lai với tay đầy
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Bên đời hiu quạnh
Một lần chợt nghe quê quán tôi xưa
Giọng người gọi tôi nghe tiếng rất nhu mì
Lòng thật bình yên mà sao buồn thế
Giật mình nhìn tôi ngồi hát bao giờ
Rồi một lần kia khăn gói đi xa
Tưởng rằng được quên thương nhớ nơi quê nhà
Lòng thật bình yên mà sao buồn thế
Giật mình nhìn tôi ngồi khóc bao giờ
Đường nào quạnh hiu tôi đã đi qua
Đường về tình tôi có nắng rất la đà
Đường thật lặng yên lòng không gì nhớ
Giật mình nhìn quanh ồ phố xa lạ
Đường nào dìu tôi đi đến cơn say
Một lần nằm mơ tôi thấy tôi qua đời
Dù thật lệ rơi lòng không buồn mấy
Giật mình tỉnh ra ồ nắng lên rồi
Une vie de désolation
Entendre soudain une fois ma terre natale d'autrefois
La voix qui m'appelle est bien douce
Le cœur en paix mais pourquoi si triste
Sursauté, je me regarde chanter assis depuis quand
Puis une fois partir avec son baluchon
En croyant pouvoir oublier les amours au pays natal
Le cœur en paix mais pourquoi si triste
Sursauté, je me regarde pleurer assis depuis quand
Quelle route solitaire j'ai prise
Celle qui ramène à mon amour, la lumière est agitée
La route est bien silencieuse le cœur n'a plus rien à se rappeler
Sursauté je regarde aux alentours, que des rues inconnues
Quelle route me mène vers l'ivresse
J'ai rêvé une fois que j'étais mort
Même si les larmes coulent le cœur n'est pas bien triste
Sursauté j'ai réalisé que la lumière s'est levée
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Biển nhớ
Ngày mai em đi
Biển nhớ tên em gọi về
Gọi hồn liễu rủ lê thê,
Gọi bờ cát trắng đêm khuya
Ngày mai em đi
Đồi núi nghiêng nghiêng đợi chờ
Sỏi đá trông em từng giờ
Nghe buồn nhịp chân bơ vơ
Ngày mai em đi
Biển nhớ em quay về nguồn
Gọi trùng dương gió ngập hồn
Bàn tay chắn gió mưa sang
Ngày mai em đi
Thành phố mắt đêm đèn vàng
Hồn lẻ nghiêng vai gọi buồn
Nghe ngoài biển động buồn hơn
Hôm nào em về
Bàn tay buông lối ngõ
Đàn lên cung phím chờ
Sầu lên dây hoang vu
Ngày mai em đi
Biển nhớ tên em gọi về
Chiều sương ướt đẫm cơn mê
Trời cao níu bước sơn khê
Ngày mai em đi
Cồn đá rêu phong rũ buồn
Đèn phố nghe mưa tủi hồn
Nghe ngoài trời giăng mây luôn
Ngày mai em đi
Biển có bâng khuâng gọi thầm
Ngày mưa tháng nắng còn buồn
Bàn tay nghe ngóng tin sang
Ngày mai em đi
Thành phố mắt đêm đèn vàng
Nửa bóng xuân qua ngập ngừng
Nghe trời gió lộng mà thương
La mer de nostalgie
Demain tu t'en vas
La mer se rappelle ton nom et t'appelle à revenir
Appeler l'âme du saule penché et traînant
Appeler le bord de sable blanc la nuit
Demain tu t'en vas
Collines et forêts se penchent de l'attente
Graviers et rochers impatients d'heure en heure
Se sentir ennuyeux du rythme des pas solitaires
Demain tu t'en vas
La mer se rappelle, tu retournes aux sources
Appeler les océans aux vents qui submergent l'âme
La main qui barre le vent et la pluie
Demain tu t'en vas
Des lanternes jaunes comme yeux de la nuit en ville
L'âme esseulée, l'épaule penchante appelle tristement
Entendre la mer agitée, c'est encore plus triste
Le jour de ton retour
La main lâche la ruelle
Les cordes de guitare accordées pour attendre
Que la tristesse les submerge
Demain tu t'en vas
La mer se rappelle ton nom et t'appelle à revenir
La rosée de l'après-midi mouille profondément le rêve
Le ciel haut retient les pas de la montagne
Demain tu t'en vas
Le rocher couvert de mousse tristement répandue
Les lanternes de rue tristes d'entendre la pluie
Le ciel couvert souvent de nuages
Demain tu t'en vas
La mer mélancolique appelle-t-elle en murmures
Les jours de pluie, les mois de soleil encore tristes
Les mains aux aguets des nouvelles
Demain tu t'en vas
Les lanternes jaunes comme yeux de la nuit en ville
La moitié de l'ombre du printemps hésitante passe
Entendre le ciel venteux soulève de l'affection
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Biết đâu nguồn cội
Em đi qua chuyến đò thấy con trăng đang nằm ngủ
Con sông là quán trọ và trăng tên lãng du
Em đi qua chuyến đò ối a con trăng còn trẻ
Con sông đâu có ngờ ngày kia trăng sẽ già
Em đi qua chuyến đò ối a trăng nay đã già
Trăng muôn đời thiếu nợ mà sông không nhớ ra
Em đi qua chuyến đò lắng nghe con sông nằm kể
Trăng ơi trăng rất tệ mày đi nhớ chóng về
Em đi qua chuyến đò ối a vui như ngày hội
Tôi xin làm quán đợi buồn chân em ghé chơi
Em đi qua chốn này ối a sao em đành vội
Tôi xin làm đá cuội và lăn theo gót hài
Tôi vui chơi giữa đời ối a biết đâu nguồn cội
Cây trưa thu bóng dài và tôi thu bóng tối
Tôi vui chơi giữa đời ối a biết đâu nguồn cội
Tôi thu tôi bé lại làm mưa tan giữa trời
Qui connaîtrait ses origines
Tu as traversé en pirogue, et tu as vu que la lune dormait encore couchée
La rivière c'est l'auberge et la lune l'aventurière
Tu as traversé en pirogue et la lune était encore jeune
La rivière ne se doutait pas que plus tard la lune serait vieille
Tu as traversé en pirogue, la lune a aujourd'hui vieilli
Elle était endettée toute sa vie et la rivière ne s'en souvient pas
Tu as traversé en pirogue pour écouter la rivière couchée qui raconte
Quelle vilaine lune, tu es ! Pars ! Et n'oublie pas de rentrer vite
Tu as traversé cet endroit joyeux comme la fête
Je me propose d'être un lieu de repos pour tes jambes lasses qui font halte
Tu as traversé cet endroit et pourquoi es-tu si pressée
Je me propose d'être un galet pour rouler après tes chaussures
Je m'amuse dans cette vie sans connaître mes origines
L'arbre replie son sombre à mi-journée, et moi je replie la mienne
Je m'amuse dans cette vie sans connaître mes origines
Je me replie plus petit pour devenir la pluie dissipée au milieu du ciel.
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Bốn mùa thay lá
Bốn mùa như gió, bốn mùa như mây
Những dòng sông nối đôi tay liền với biển khơi
Đêm chờ ánh sáng, mưa đòi cơn nắng
Mặt trời lấp lánh trên cao vừa xa vừa gần
Con sông là thuyền, mây xa là buồm
Từng giọt sương thu hết mênh mông
Những giọt mưa, những nụ hoa
Hẹn hò gặp nhau trước sân nhà
Không hẹn mà đến, không chờ mà đi
Bốn mùa thay lá thay hoa thay mãi đời ta
Bên trời xanh mãi những nụ mầm mới
Để lại trong cõi thiên thu hình dáng nụ cười.
Les quatre saisons changent les feuillages
Les quatre saisons sont comme le vent, les quatre saisons sont comme les nuages
Les fleuves étendent leurs bras pour se joindre à la mer
La nuit attend la lumière, la pluie réclame du soleil
Là-haut le soleil fait ses apparitions si loin si près
Le rivière est la barque, les nuages sont les voiles
La rosée automnale finit de s'étendre
Les gouttes de pluie, les boutons de fleurs
Se donnent rendez-vous devant la cour de la maison
Arriver sans prévenir, partir sans attendre
Les quatre saisons changent les feuillages, les fleurs, et continuent à changer ma vie
Le ciel verdit de jeunes pousses
Et laisse dans l'éternité la silhouette d'un sourire
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